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L'analogie avec l'anglais est délicieuse.
Depuis des années, tout cela se déroule dans une ambiance de faux engouement et d’autocensure. L’employée du Pôle emploi, de la CAF ou des impôts déteste probablement autant que vous cette nouvelle norme qui détruit son travail. Mais ni elle, ni ses collègues, ni son syndicat n’ont émis la moindre critique en public, de peur de passer pour des anglophobes réactionnaires fermés au reste du monde.
Les Hauts de France, malheureusement, toujours une longueur d'avance.
Le nouvel hémicycle régional sera unanime sur l’essentiel : le seul horizon possible des plaines de l’Aisne aux côtes de la Mer du nord, c’est celui de la zone industrielle.
"Les cadres de la Silicon Valley mettent leurs enfants dans des écoles sans ordinateur" = argument énervant.
Le numérique à l’école, ce n’est pas seulement une lubie moderniste et technophile, c’est aussi un impératif social, celui de ne pas se laisser se creuser encore plus le fossé des inégalités que l’école peine à combler (voire contribue à élargir).
Youpiii, sautons de joie et dilapidons l'argent publique pour fliquer un peu plus le corps social. Vraiment, youpiii :((
Aux promesses d’une ville technologique intelligente et agile semble répondre désormais celle d’une ville plus froide et hostile : la Safe City, la ville sûre. Une forme de ville intelligente qui assume son idéologie, sa dérive sécuritaire. La ville est toujours bardée de capteurs et gadgets, mais désormais l’enjeu de sécurité est pleinement endossé, allant de la surveillance des individus à la prévention des risques.
Comme le dit un commentateur en fin d'article, attention à ne pas non plus idéaliser le travail manuel 10 heures par jour à suivre un attelage ou à biner une terre pas forcément amicale.
Pour autant, étant petit fils de fermier-éleveur-céréalier des années 70, et bien je suis solidaire des propos de l'auteur. Surtout en ce qui concerne encore une fois la techno-béatitude.
La dérivation
Nous mobilisons les pratiques de l’éducation populaire autour des questions numériques.
- L’éducation populaire en tant que processus d’émancipation, de conscientisation, de développement du pouvoir d’agir et de transformation sociale, permet de redonner du sens politique à des années de militantisme axés sur les enjeux numériques.
Qui surveille les surveillants ? Qui garde les gardiens ?
"De plus, comme il faudrait des milliers de personnes pour visionner les milliers de caméras en service, ce sont maintenant des logiciels informatiques qui font le travail. Mais qui surveille les logiciels informatiques ? Qui informe les informaticiens – et qui les contrôle ? Qui est leur maître ? Et pouvons-nous accepter ce maître ? Bref, la question de Juvénal peut nous mener loin."
Ce livre a tout simplement l'envergure d'une borne. Il faut y passer. Et puis découvrir à la toute fin que cet article d'une aussi grande qualité est d'Hicham Afeissa me comble d'aise. Son père était professeur de français dans notre collège de Fontaine Bled. #RSPCT
"[...] indignation surtout des jeunes gens - grands consommateurs du numérique - qui doivent réaliser que « la conformité induite par la dépendance n’est pas un contrat social » et qu’« une ruche sans issue n’est pas une maison », que « l’expérience sans le refuge n’est qu’une ombre », et qu’« une vie qui ne peut se vivre que cachée n’est pas une vie »."
Bernanos dans le texte :
« Lorsqu'on pense aux moyens chaque fois plus puissants dont dispose le système, un esprit ne peut évidemment rester libre qu'au prix d'un effort continuel. Qui de nous peut se vanter de poursuivre cet effort jusqu'au bout ? Qui de nous est sûr, non seulement de résister à tous les slogans, mais aussi à la tentation d'opposer un slogan à un autre ? »
Et en vidéo !
"Mi-drame, mi-documentaire, ce film montre l'impact humain néfaste des réseaux sociaux. Des experts en technologie tirent la sonnette d'alarme sur leurs propres créations."
C'est une autre version du "Logiciel qui murmure à l'oreille des prolos" par David Gaborieau que je lis dans l'ouvrage "Le monde en pièces -- Pour une critique de la gestion -- 2. Informatiser" à La Lenteur.
Mais je relève ici ce passage que n'ai pas rencontré dans la version papier : "L’obtention de la prime maximale est recherchée par la majorité des salariés que nous avons observés. C’est particulièrement le cas des salariés se situant dans la tranche d’âge des 25-35 ans, majoritaire dans les entrepôts8. Après quelques années passées à ce poste, il est fréquent qu’ils se soient endettés, souvent pour l’achat d’une résidence principale ou d’une voiture, et sont donc dans l’obligation de se maintenir au niveau de salaire le plus élevé possible. Dans l’entrepôt, on les appelle « les fusées » en référence à la vitesse à laquelle ils se déplacent. Grâce aux ordinateurs installés dans la zone de stockage ils peuvent consulter à tout moment leur productivité quotidienne, hebdomadaire ou mensuelle. Ils régulent donc individuellement leur rythme de travail en fonction d’une forte contrainte monétaire. "
Être une "fusée" car on s'est endetté pourrait expliquer le chacun pour soi ici, dans l'entrepôt mais plus largement dans le corps social si l'on y fait pas attention non ?
"Dans Le Seigneur des anneaux, Saroumane, magicien corrompu par le seigneur des Ténèbres, Sauron, coupe tous les arbres de sa forteresse de l’Isengard pour alimenter des forges destinées à la fabrication d’armes. Sylvebarbe, un gardien des arbres de la forêt qui jouxte l’Isengard, le décrit comme ayant « un esprit de métal et de rouages ; et il ne se soucie pas des choses qui poussent, sauf dans la mesure où elles lui servent pour le moment »"