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Sauvegarder et faire connaitre le patrimoine.
Un bijou ce site belge. J'y passe des heures à naviguer dans les articles. Quelle collection !
La question concerne un régime de visibilité. La transparence est le rêve d’une visibilité absolue, et lorsque tout est visible, montré, exposé, le regard frôle avec l’obscène. Ce que cache la société de transparence est une tendance pornographique. Byung Chul Han base ce stimulant parallèle sur la différence entre la pornographie et l’érotisme. Dans la pornographie on montre tout, alors que l’érotisme joue sur le fait de cacher. Comme l’affirme Giorgio Agamben, l’exposition directe de la nudité n’est pas érotique[+]. La tension érotique découle plutôt d’une mise en scène d’une « apparition-disparition ». « L’érotique suppose […] la négativité du secret et de la dissimulation ». Voilà ce qui manque dans une société de la transparence. « Les choses deviennent transparentes lorsqu’elles se départissent de toute négativité, lorsqu’elles sont lissées et nivelées, lorsqu’elles s’intègrent sans résistance dans le flux sans pli du capital, de la communication et de l’information. » (p. 7). Dans un régime de positivité, c’est précisément la négativité qui manque. L’oubli, dans la gestion de la mémoire collective[+] ; les filtres et la sélection dans les données collectées ; la distance dans les rapports avec l’autre sur les réseaux sociaux. « Seule la machine est transparente » (p. 10).