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Tout ce que l’on peut dire du progrès techno-scientifique, c’est qu’il accroît la puissance des
technocrates sur le monde et sur ses habitants. Tout ce que l’on peut dire de cette puissance,
c’est qu’elle est ambivalente (ceci et cela), et non pas neutre (ni ci, ni ça). Mais dans tous les
cas, les « bons usages » sont inséparables des « mauvais ». De même que sont inséparables
leurs causes (bonnes et mauvaises), et leurs effets (bons et mauvais). De sorte que seule
s’accroît la puissance technocratique et ses effets, maléfiques et bénéfiques. Ainsi le feu
nucléaire sert aussi bien à chauffer les populations qu’à les exterminer. Tout comme le feu
de bois. En apparence, seule l’échelle a changé, mais de ce changement d’échelle découle
un changement social. La technologie nucléaire est si périlleuse et complexe, que les maîtres
du feu nucléaire (la technocratie dirigeante) se sont assurés la domination perpétuelle de la
société parvenue au stade de l’unification planétaire. Eux et leurs pareils de la chimie, de la
génétique, de la cybernétique, etc., qui partagent d’ailleurs une commune conscience de
classe.
Toujours et encore subjugué par la clarté du discours. Les mots justes, là où la pensée doit être éclairée.
Dans le cadre de la campagne présidentielle, La #MedNum et ses sociétaires, acteurs de médiation numérique sur tout le territoire, se mobilisent collectivement et proposent un plaidoyer pour un numérique d’intérêt général et lutter contre la précarité numérique. Il contient 62 mesures concrètes dans les secteurs de l’éducation, de l’emploi et du pouvoir d’achat, de la santé et de l’environnement afin de réellement agir pour l’inclusion numérique de tous et de toutes. (Zoomacom | @zoomacom@framapiaf.org)
Et là, après lecture, c'est pas plus clair ?
Ces technologies ont quelque chose d’ensorcelant. Elles paraissent sublimer la pesanteur de la vie matérielle. Elles donnent l’impression de nous délivrer des contraintes du temps et de l’espace, des efforts physiques pour nous nourrir, des efforts moraux pour vivre avec les autres. On ne veut pas voir ce qu’il y a derrière l’écran, ni les dégâts sur la nature, ni les rapports de domesticité et d’exploitation abominables qui perdurent ou resurgissent. Commander sur Amazon, par exemple, c’est s’éviter un déplacement dans un magasin. Mais c’est aussi commander au sens propre : donner des injonctions. C’est de la néo-domesticité.
à propos de la voiture électrique & consort
Dans dix ans, il sera évident que ces innovations déplacent et aggravent la catastrophe écologique, mais ce sera trop tard parce qu’elles se seront imposées dans les usages.
Il a trouvé la foi !!!
[...] la numérisation intégrale de la vie personnelle et sociale doit permettre une rationalisation des dépenses d’énergie, une limitation à juste ce qu’il faut de pollutions et de destructions, un arrêt des gaspillages. Des capteurs partout dans les maisons, les rues et les usines ; des applications de smartphone pour chaque geste du quotidien ; de l’intelligence artificielle et du calcul quantique pour gérer l’ensemble de nos activités, de nos interactions et de leurs conséquences – dans l’atmosphère, l’eau, les sols, dans nos corps aussi.
"Dans la campagne où je vis, où tout le monde dépend de la voiture personnelle, les élus ont déjà totalement intégré le concept. Quand on évoque la nécessité de créer des transports en commun, ils répondent qu’il ne faut pas s’en faire et nous esquissent à grands traits un horizon radieux de navettes automatiques sillonnant les collines. Et donc ? Donc il faut attendre. Et une navette avec conducteur qui sillonnerait la campagne à la demande, à partir d’une étude des trajets existants ? Ah, c’est beaucoup trop cher, irréaliste, et puis il va y avoir les véhicules autonomes – lesquels, à l’inverse, semblent parfaitement réalistes, malgré les routes escarpées, les éboulis, le verglas, les biches qui traversent et l’absence d’infrastructures de big data."
"Vous connaissez peut-être Antonio García Martínez ? Ancien analyste financier chez Goldman Sachs, il a créé une start-up rachetée par Twitter, s’est fait embaucher par Facebook avant de tout plaquer (avec pas mal d’argent en poche). Sur la Silicon Valley, dont il décrit le quotidien dans un best-seller intitulé Chaos Monkeys, il fait ce commentaire lapidaire : « Chaque fois que je rencontre quelqu’un d’extérieur à la Silicon Valley – quelqu’un de normal –, je peux trouver dix entreprises qui travaillent comme des dingues pour lui piquer son job [20]. » Et même si je sais que vous ne le diriez pas en ces termes, c’est ce que vous êtes en train de faire. La technologie que vous développez est l’instrument d’une guerre de classes. Une guerre silencieuse dans laquelle la bourgeoisie entrepreneuriale du numérique œuvre, le plus souvent sans s’en rendre compte et en toute bonne conscience, contre la majorité des travailleurs et travailleuses."
"Il y a les financements des investisseurs et les financements publics, largement dictés par la guerre économique. Perfectionner les véhicules autonomes, c’est, consciemment ou inconsciemment, participer à cette guerre entre « les gens qui diront aux ordinateurs quoi faire, et les gens à qui les ordinateurs diront quoi faire », pour reprendre la formule de Marc Andreessen, fondateur du navigateur Web pionnier Netscape."
Sous le coude, à relire au calme.
Ah forcément, si on prend le temps de lire ce papier d'Oxfam, on peut être pris de vertiges :(
Tiens tiens, le teaser en papier me fais envie. Hop, je garde pour plus tard.