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Ploum raconte toujours aussi bien des histoires !! Et le froid dans le dos n'est pas loin de s'abattre sur moi à chaque fin de paragraphe.
Au son, des soldats russes anonymes, enregistrés à leur insu par les services secrets ukrainiens, téléphonent à leurs proches, des femmes en grande majorité. Aux avant-postes de l’invasion, leurs dialogues témoignent du succès de la propagande russe, mais aussi de la violence planifiée, notamment contre les civils (pillages, exécutions sommaires, viols, tortures…), et, plus rarement, du doute, voire de la détresse des soldats au front. Les voix « de l’arrière », elles, semblent approuver massivement, à de très rares exceptions près, les actes criminels qui leur sont racontés.
Des groupes de Gilets jaunes campent durablement sur des ronds-points stratégiques, bloquant le pays pour faire entendre leur colère. Sandrine Kerion était l’une d’entre eux. Afin de mieux rendre la réalité et la complexité de ce mouvement, elle a interrogé plusieurs de ses compagnons de lutte afin de retranscrire leurs témoignages en BD. Sans émettre de jugement sur leur discours, elle les écoute et les laisse s'exprimer, eux qui considèrent s’être tus trop longtemps et ont vu dans ce mouvement de « la France d’en bas » l’occasion de faire bouger les choses. Avec espoir puis, souvent, avec désillusion.
Le profil des victimes coïncide avec les populations déjà brutalisées par l’ordre social : personnes âgées, ruraux, prolétaires, non-diplômés, détenus, étrangers.
En achevant la lecture de ce court article, je repense à une discussion que nous avions avec D. pendant un accompagnement individuel au centre numérique. Il souhaitait de tout son cœur contenir le rouleau compresseur que représente cette virtualisation des services au public. Être obligé de donner une adresse mail à l'institution, dans son cas, lui laisse entrevoir un avenir rugueux, âpre, sans plus aucun échange humain, et subir les coups de pression de la machine. Il m'a redit combien comptait nos rendez-vous. En fait, nous autres, sommes des sortes de filets de sécurité, comme lorsque les trapézistes ratent les bras de leur compagnon funambules à 7 mètres du sol...
N’y cherchez pas un documentaire sur l’enfer des hôpitaux chinois en temps de Covid-19. H6, premier long-métrage de sa réalisatrice Ye Ye, est un essai sur le « pessimisme joyeux » des Chinois lorsqu’ils sont confrontés à la maladie et à la mort. C’est un portrait en creux de la Chine, ce Leviathan inarrêtable, dont le corps est une population « trop nombreuse » – disent les Chinois eux-mêmes -, à la fois contrainte, obéissante et pourtant libre à sa manière.
Propos d''Anaïs 18 ans interviewer par Anne CORDIER pour son analyse.
« Tous les actes de la vie courante, c’est avec mon téléphone en fait. Je me dis c’est
vraiment une troisième main en fait, j’ai l’impression vraiment de... je trouve tout, j’ai
tout, et c’est l’élément qui me relie à l’information. (...) C’est vrai que il y a des
mauvais côtés dans le sens où voilà, on dit que ça peut biaiser les relations etc.,
mais bon moi c’est vrai que ça m’aide quand même pas mal parce que sans le
téléphone je crois que je passerais à côté de beaucoup d’infos quand même. Et c’est
la facilité aussi parce que le PC faut l’allumer, machin, là le téléphone ça prend 2
secondes et j’ai l’info en 30 secondes de temps » (Anaïs, 18 ans).
Fracture et émancipation numérique : retrouvez l'interview sur Bac FM, dans l'émission "Les Rendez-vous de la Nièvre", avec Fabien Bazin, président du Conseil départemental de la Nièvre, Pascal Bernard Pro, Chef du Service d'Accompagnement au Numérique (Nièvre Médiation Numérique) et Sandrine Louchart, Conseillère Numérique France Services sur la Communauté de Communes Cœur de Loire, qui parlent des différents dispositifs afin d'accompagner les nivernais à devenir autonome face au numérique.
La #littérature pour s'échapper par le haut. Bon voyage !
"Obsolètes
06 MARS 2020 | PAR VIOLENCEDUTRAVAIL.COM
Obsolètes, elles se sentent obsolètes, on leur fait sentir qu’elles le sont. Le sens de leur travail n’existe plus, elle parle du passé avec une réelle nostalgie, ce qui renforce leur sentiment d’être du passé, inscrite dans ce passé qui avait un sens, le sens du service public.
Elles ont la cinquantaine, elles travaillent dans un centre de la sécurité sociale depuis des dizaines d’années.
Quand elles ont commencé à travailler, elles avaient en charge les dossiers d’assurés du début à la fin. Elles savent qu’un dossier mal traité ou non traité, cela a des conséquences pour les assurés : un retard de remboursement de soins, un retard de versement des indemnités journalières, derrière ce sont des hommes, des femmes, des enfants, des familles qui peuvent se retrouver sans avoir suffisamment d’argent pour subvenir à leurs besoins essentiels. Elles le savent car elles les ont au téléphone, elles les rencontraient aussi, ça c’était avant…avant la mise en place des processus, avant le développement de l’outil informatique et surtout avant que tout ne passe par internet. Aujourd’hui, les usagers doivent poser leurs questions en ligne, on doit leur répondre en ligne, il n’est plus possible de faire une action sans qu’un usager ne dispose d’un compte en ligne. Or, elles, elles ont la plupart du temps au téléphone des personnes qui n’ont pas internet, qui ne savent pas se servir d’un ordinateur, qui ne savent pas écrire un courriel…
Avant quand on leur posait une question sur un dossier, elles pouvaient répondre à leur collègue ou à l’assuré avec certitude…aujourd’hui, elles ne peuvent plus, elles n’ont pas les informations.
Quand elles sont arrivées, elles disposaient de temps pour lire les notes d’informations, il y avait aussi des temps de formation et le travail d’équipe avait une place importante. Quand l’une d’entre elles avait une question, elle pouvait la poser à un collègue ou à son chef, elle obtenait toujours une réponse. De même, si l’une d’entre elles, rencontraient une situation spécifique elle en parlait à ses collègues pour qu’ils sachent comment agir. Le savoir se construisait collectivement par l’expérience des situations rencontrées.
Parcellisation du travail et monotonie des tâches
Mais c’est aussi parce que le travail a été parcellisé qu’elles ne sont plus en mesure de répondre aux questions. Aujourd’hui, chaque agent traite une partie d’un dossier, les actions qu’elles font sont mécaniques, on ne leur demande plus de s’occuper d’un dossier dans son ensemble, de réfléchir, de trouver une solution pour résoudre le problème de l’assuré, on leur demande de remplir un fichier Excel, de faire une action sans comprendre pourquoi et sans savoir si cela va permettre de résoudre le problème ou si à l’inverse cela aura un effet bloquant… plus personne ne pense. Il faut utiliser l’ordinateur, des logiciels qui changent tous les deux ans et pour lesquelles elles ne sont pas formées.
Obsolètes, elles se sentent obsolètes, on leur fait sentir qu’elles le sont.
Le sens de leur travail n’existe plus, elle parle du passé avec une réelle nostalgie, ce qui renforce leur sentiment d’être du passé, inscrite dans ce passé qui avait un sens, le sens du service public.
Après plusieurs dizaines d’années à venir avec plaisir au travail, à plus de 50 ans, elles viennent avec la boule au ventre, elles se surprennent à compter les heures de la journée, attendant de rentrer chez elles, mais chez elles, elles se sentent tristes, tristes de ne plus pouvoir faire leur travail correctement, mal de ne plus comprendre ce qu’elles font.
Attachées à leur métier, au service rendu au public, mais vieillissantes dans une organisation qui ne sait plus où elle va, au sein de laquelle on ne pense plus au sens de ce que l’on demande de faire, où on ne parle plus que du nombre de dossiers traités par chacun, où il n’est possible de rencontrer un conseiller que sur rendez-vous et pour lequel il faut parfois attendre plusieurs semaines… elles ne se sentent plus à leur place.
Elles sont 4, 4 à parler de leur situation ensemble, et c’est la première fois depuis des années. Elles se sentaient seules et l’espace de quelques heures, elles ne le sont plus. Elles font durer ce moment, car elles le savent dans quelques heures, elles se retrouveront seules face à leur ordinateur, à exécuter des tâches qui n’ont plus aucun sens.
Violencedutravail.com
Si vous souhaitez également témoigner et rendre visible ce qui se passe au travail, rendre visible cette violence subie au travail vous pouvez nous contacter à l'adresse suivante : contact@violencedutravail. com (les témoignages sont anonymisés)
Pour lire d'autres témoignages en ligne c’est sur www.violencedutravail.com ""
À propos de handicaps, de parcours de vie chahutés, d'accidents du travail, du sens à donner à tout ça.
Tourne-tourne rond point qu'on puisse faire le point.
Ou le coup de poing !