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"Il faut savoir perdre"
"Peu importe le poison dans ma poitrine, il faut noyer le chagrin"
Ludovic Villard aka Lucio Bukowski
[...]Tachkent. D’abord, son multi-ethnisme. Kazakhs, Tadjiks, Turkmènes, Kirghizes, Arméniens, Juifs de Boukhara ou du Birobidjan (1), Lulis (2), Karakalpakes, Arabes, Azéris, Afghans, Ouïgours, Chinois, Russes, Georgiens, Ukrainiens, Biélorusses.
Magnifique cette énonciation ! Et tout le reste est égal. De la poésie documentaire.
Ils ont de la chance, les managers de la République. Les gens ordinaires n’ont pas encore ressenti l’intérêt de faire la grève et d’en savourer les fruits. Pourtant, il y aurait de quoi s’offrir de belles journées. Il y aurait de quoi s’offrir à soi-même une belle émotion, libératrice, gentiment subversive, brève et forte. Faire la grève, ce serait, disons-le comme ça, une grande, une belle petite joie, j’en suis sûr. Ne serait-ce que d’un petit point de vue personnel, au ras du quotidien.
Pensons aux matins d’hiver, dans les grandes villes. Au métro bondé, aux odeurs de cheveux, de déodorant, à l’étouffoir des petites angoisses, de la lassitude résignée des salariés « qui ne sont rien », d’après ce qu’en dit le grand manager des Français. Coincé entre les épaules et les soupirs des inconnus, on se prend à rêver. Et si aujourd’hui, on ne se laissait pas faire ? Et si on n’avait pas à subir les mille servitudes du travail aujourd’hui ? Oui, on se prend à rêver. Et on repense, avec un peu d’anxiété peut-être, mais aussi une jubilation secrète, à nos journées d’école buissonnière.
Il y a des jours comme ça. Des jours où la farandole des imposteurs, à la télévision, à la radio, au bureau, sur le chantier, exaspère plus que de raison. Des jours où on nous en demande trop, en tout cas plus que ce qu’on est en mesure de donner. Et d’un seul coup, c’est étrange n’est-ce pas ?, le refus, la ruse, le demi-tour nous appellent. Et nous disent : là, vraiment, non. Hier d’accord, demain je ne dis pas. Mais aujourd’hui : non.
Parfois, ce n’est pas notre faute. Un enfant est malade, la salle de bain du voisin fuit à travers le plafond, la neige encombre les routes, la grippe nous saute à la gorge. Alors on reste à la maison, secrètement libéré, secrètement rebellé contre les agendas partagés, les réunions hebdomadaires, les problèmes en suspens, les directions des ressources humaines, les premiers de cordée.
La grève au fond, il faudrait l’essayer, pour voir. Allez savoir si perdre un jour de salaire, peut-être même plusieurs, n’en vaudrait pas la peine. Ne serait-ce que pour voir la tête de ceux qui trouvent ça fou, ou qui trouvent ça irresponsable. Payer pour voir, comme un coup de poker dérisoire et drôle.
Je me prends à songer à la puissance qu’aurait, dans mon beau pays malade, une grève générale faisant s’affaler en une journée tout l’ordre dominant, le gelant soudain, le faisant baisser d’un ton, le contraignant à l’immobilisme absolu, silencieux, fulminant, dans l’incompréhension générale, la stupéfaction et l’anxiété. Quelle panache ! « Mais que veulent-ils ? » se répéterait-on alors partout, sur les plateaux de télévision, dans les cabinets, dans les salles de réunion du Président. Enfin la question serait posée. Et une réponse serait attendue.
Quelle belle fiction ce serait, quel beau roman d’un jour ! Le lendemain, j’en suis sûr, quelle que soit la réaction du patron, des collègues, des confrères, au moins, avouons-le, on sourirait. Notre journée, notre semaine peut-être, et pourquoi pas notre mois d’école buissonnière, aurait eu le mérite de tout chambouler en silence. De faire peur, sans un geste violent. Et imaginons alors que nous ne soyons pas seul à nous lever le matin, à nous rendre au travail et, plutôt que de mentir pour nous tirer d’affaire, à clamer haut et fort qu’aujourd’hui, on répondra « non » à tous les ordres. Et que la loi nous protège.
Oui, vraiment, ils ont de la chance, les managers de la République.
Quand on entend le nom de Jean Teulé, quand on le lit sur une couverture, on est pris d'une irrésistible envie d'en savoir plus.
Une descente aux enfers déjantée et joyeuse, Verlaine est le roi de la fée verte, l’absinthe. Il passe de la honte à la gloire dans un Paris où la révolution industrielle creuse des fossés sociaux. Même le préfet de Police est un fan.
"Antonio Gramsci a écrit ce texte le 11 février 1917. Il résonne toujours à l’aube de cet an 2020. Et aide à penser notre époque obscure."
"Certains pleurnichent pitoyablement, d’autres jurent avec obscénité, mais personne ou presque ne se demande : et si j’avais fait moi aussi mon devoir, si j’avais essayé de faire valoir ma volonté, mon conseil, serait-il arrivé ce qui est arrivé ? Mais personne ou presque ne se sent coupable de son indifférence, de son scepticisme, de ne pas avoir donné ses bras et son activité à ces groupes de citoyens qui, précisément pour éviter un tel mal, combattaient, et se proposaient de procurer un tel bien."
Terrassé je suis en lisant et relisant ses mots. Comment rester une minute de plus en place ?
GLOUP GLOUP GLOUP !
SUS AU VILAIN CENSEURS !!
1 400 PAGES ET DE BELLES HEURES !!!
"Aucun CRS recevant sur la toiture le Dictionnaire critique de l'utopie au temps des lumières (éd. Georg) orchestré par les trois professeurs helvètes (...)"
"Booba est-il le dernier grand poète français? Beaucoup de vulgarité, oui, mais aussi une plume unique. On explore l'héritage poétique de Booba et ce qui rend sa musique si influente."
Personnellement, je suis maintenant capable d'écouter le lascar grâce à cette "explication de texte".
Après, les cafougnettes faites de buzz et de chaînes en or qui brillent, c'est comme au son du clairon, je me jette sous l'édredon !
bon visionnage
Un promeneur commente la rencontre
"Il y a quelques mois, François Morel (« Les Deschiens ») décide d’envoyer son livre autobiographique « C’est aujourd’hui que je vous aime », dans lequel il raconte ses premiers émois d’adolescent, à son ami Pascal Rabaté. Immédiatement, celui-ci se dit qu’il pourrait adapter ce récit en bande dessinée, même si Morel lui-même estime que son livre est « parfaitement inadaptable ». "
Tout le reste de l'article me donne vraiment envie de lire cette BD, François Morel, à partir d'un petit rien sait toujours en faire un grand tout.
Et si Rabaté l'accompagne au dessin, que voulez-vous de plus ?
« côtoyer Cravan ne devait pas être
de tout repos, mais loin de lui, la vie devait être bien insipide ».
Arthur Cravan (Jack Manini – Editions Grand Angle) Qui était vraiment Arthur Cravan? Un boxeur? Un poète? Un déserteur? En réalité, ce géant de 2,05 mètres était tout cela à la fois. Et même …
Avec du Forestier & Robillard dans leurs cratères sonores...
Et la Corée du Sud fait marcher la photographie contemporaine au pas cadencé.
L'ami de l'ami d'une amie.
Mais surtout
"S’il avait été photographe, Robert Delpire aurait souhaité être l’inventeur de la chronophotographie. Il deviendra éditeur, sans doute le plus influent passeur de regards de la seconde moitié du XXe siècle. "
Je crois que le document sur la chanson française.... je m'en fiche mais les deux autres ont l'air édifiant.
Entre théâtre et analyse fine, Dédé Manoukian fait le job : " lisons-leur les poèmes d’Omar Khayam, le poète persan du XIIème siècle qui chantait le vin et les femmes ; racontons-leur l’histoire de Zyriab, ce jeune musicien prodige né à Mossoul (Irak) au VIIIème siècle et qui s’installa à Cordoue en important l’Oud qui devint LA guitare… Ne les laissons pas aux mains d’imams illettrés d’Arabie saoudite prêts à leur construire une légende barbare. Ne les laissons pas s’entraîner sur des jeux de guerre qui les mènent au djihad, car n’oublions pas que c’est avec des images de jeux vidéos que Daech recrute."
Sans gêne, on en regarde pendant les vacances ^^
En sortant de l’école est une collection de 13 courts métrages d’animation de 3 minutes environ, qui se propose d’associer poétiquement, dans la liberté artistique la plus exigeante, 13 poèmes de Prévert, Desnos et Apollinaire à l’univers graphique de jeunes réalisateurs tout juste sortis des écoles d’animation françaises.
La diversité des techniques est une des clés de voûte de cette collection : stop motion, anime traditionnelle, banc-titre, papier découpé, 2D numérique, 3D…
Collection "En sortant de l'école" Saison 1 – A découvrir 13 poèmes adaptés de Jacques Prévert
http://education.francetv.fr/litterature/cm1/dossier/en-sortant-de-l-ecole-nbsp-saison-1-collection-jacques-prevert
Collection "En sortant de l'école" Saison 2 – A découvrir 13 poèmes adaptés de Robert Desnos
http://education.francetv.fr/en-sortant-de-l-ecole/
[En cours] Collection "En sortant de l'école" Saison 3 – A découvrir 13 poèmes adaptés de Guillaume Apollinaire