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"L'institution du dimanche est centrale dans la vie sociale des populations des sociétés occidentales ; elle rythme la vie économique et sociale et, bien sûr, la vie des médias : en témoignent les "Sunday Times", "Welt am Sonntag", "presse du septième jour", "Huma Dimanche" et autres "Télé Dimanche". Il n'est pas de média qui ne distingue son audience du dimanche, qui ne s'adapte au dimanche (quitte à s'abstenir de paraître, comme le font les "quotidiens" gratuits)."
"Très bien écrit, l'ouvrage désenchante l'entreprise numérique. Mais pour bien le lire, le lire "juste", il faut, en même temps, comme dans une polyphonie, entendre trois autres voix qui donnent au texte sa richesse.
Tout d'abord garder à l'esprit la tendresse et le respect que l'auteur éprouve, malgré tout, pour cette entreprise et son fondateur, pour tout ce qu'elle-même y a appris et gagné. Jamais elle ne crache dans la soupe. La réussite extraordinaire de Facebook n'est pas mise en doute. Pas plus que n'est remise en question la révolution dans la communication que représente ce réseau social (et pas les autres).
La vie à Facebook est décrite avec sympathie, bénéfice d'un regard intérieur aiguisé par les cinq années qu'elle y a passées. C'était aussi la belle vie. L'auteur, à son tour, bénéficiera bientôt d'un travail exaltant, d'avantages en nature (voyages, hôtels luxueux, etc.). Et l'on peut tomber amoureux aussi, "aimer à peine", "mal délicieux"...
La lucidité de Katherine Losse s'exerce aussi à propos de l'université. Ne pas oublier, au long de notre voyage du lecteur au coeur de Facebook, le point de départ, l'expérience déprimante de l'université et, plus globalement, des Etats-Unis englués dans une crise nouvelle : Hopkins, la prestigieuse, est cernée par un environnement de chômage, de drogue et de violence ("the advanced state of America's postindustrial decay"). Désillusions après des études très chères (Johns Hopkins après Wesleyan University) et les discours de célébration élitistes, distillés lors du recrutement alors qu'à l'horizon se précisent le chômage et les petits boulots, les emprunts qu'il faut rembourser pendant des années... Le confort de Facebook est à rapprocher de ce contexte pour apprécier pleinement le discours mesuré de l'auteur."
" Enfer totalitaire qui indique que l'intimité, le secret, c'est la résistance, la liberté : pour vivre heureux, aujourd'hui, ne faut-il pas vivre caché, à l'abri des réseaux sociaux ? Question à laquelle chacun est désormais confronté. Big Brother, c'est nous aussi, pas seulement les autres"