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Scénarisé par Eric Meyer qui fut pendant plus de trente ans journaliste en Chine, l’album commence par des pages sur l’enfance de Xi qui seront une découverte pour la plupart des lecteurs. On y voit l’environnement dans lequel est élevé un « petit prince rouge » (c’est le titre du premier chapitre). Fils de ministre, l’enfant baigne dans le culte de la Révolution tout en menant une existence des plus privilégiées : belle villa, école et plage réservées à l’élite… Des privilèges totalement justifiés par le fait que « on était les gosses de l’élite, ceux qui, de père en fils, vivaient jour et nuit pour la Révolution ». Ce qui vaut des perles comme la suivante : alors que la mère de Xi s’émeut d’avoir vu un vieillard misérable à la porte de sa résidence, son mari lui reproche son « sentimentalisme de bourgeois libéral »
Oh que Oui !, celui qui tente de restaurer l'idée de "tanxia" (Tout ce qui est sous le ciel) pour s'accaparer la totalité des pouvoirs en prend plein son grade.
Que l'auteur de ce long texte soit depuis emprisonné n'a rien d'étonnant dans le contexte chinois.
Reste à savoir ce qu'il adviendra aux auteurs occidentaux qui adressent quotidiennement le même genre de critique à leurs caciques ? Prise de risque, coup d'épée dans l'eau ou réels coup de boutoir anti-autoritaire ?
[À SUIVRE]
Tristes tropiques chinois. Ethnocide et génocide vont bon train. 800 000 à plusieurs millions de personnes internées : c'est énorme, et effrayant.
À recouper avec un article d'Usbek & Rica qui traite de cette même tragédie.
"Depuis de nombreux mois, des centaines de milliers de personnes de l’ethnie musulmane de la région du Xinjiang sont enfermées par les autorités. Les témoignages, rares, font état de sévices corporel…"