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"En consultation, les pédiatres remarquent chez les tout-petits exposés à la télévision, au smartphone ou encore à la tablette des troubles du comportement et de l’apprentissage tels une intolérance à la frustration et un rejet des limites, mais aussi un retard de langage. À l’adolescence, période clé pour le développement du cerveau, les pratiques numériques se multiplient avec l’utilisation massive des réseaux sociaux et des jeux vidéo. Outre la mécanique des applis qui stimulent notre circuit de la récompense pour nous rendre dépendants, les médecins dénoncent aussi l’augmentation de l’addiction aux jeux vidéo, une maladie reconnue depuis 2018 par l’Organisation mondiale de la santé. En Chine, un des pays les plus touchés par le phénomène, les parents sont nombreux à envoyer leurs enfants dans des centres de désintoxication spécialisés qui « soignent » à coups d’entraînements militaires et de séances de méditation cette « pathologie » assimilée à une déviance."
" En effet, les consignes délivrées pour faire face aux risques de contagion ne relèvent pas du registre des interactions sociales habituelles. Elles réclament des comportements qui contreviennent, notamment, à la proximité physique dont se nourrissent, le plus souvent, nos échanges sociaux. Elles dissocient la présence d’autrui de la possibilité d’en profiter. Bref, autant de situations qui remettent en cause des façons de vivre largement partagées. "
"L’aboutissement de cette « mortification de soi » (le terme est de Goffman), qui suscite de la résistance ou de l’indifférence apparente (au nom du fait que nous n’aurions rien à cacher), serait de laisser la société d’exposition développer son emprise. Notre vie quotidienne ne ressemble-t-elle pas à celle du prisonnier sous bracelet électronique ?"